Lors de leurs dernières recherches, les membres du Study group ont découvert deux galeries souterraines, à 24mètres de profondeur. Plongée dans l'histoire.
Aussi complets soient-ils, les livres d'histoire ne peuvent retranscrire ce que les membres du La Boisselle Study group ont découvert au cours de ces deux semaines au Glory Hole, non loin du Trou de mine: un puits de 24mètres de profondeur qui mène directement à deux galeries de 200 et 500mètres de long, juste assez étroites pour le passage d'un soldat, dos recourbé.
Des galeries construites en octobre1915 par les Britanniques et restées en état, malgré les bombardements.
Après des études préalables, les Britanniques savaient que les galeries existaient: « Ces travaux devaient confirmer leur documentation», comme l'explique Daniel Deschamps, bénévole français, membre du GIEOS (groupement d'intervention et d'étude des ouvrages souterrains), basé à Corbie.
Reste que cette découverte est impressionnante. Car pour atteindre ces longs couloirs, les archéologues ont dû sécuriser les lieux et surtout déblayer à la main environ 40 tonnes de gravats. Un travail titanesque. «Personne ne s'attendait à trouver des galeries en si bon état», explique Line Wattraint, maire de La Boisselle, présente samedi après-midi sur le site.
Avant de descendre dans le puits, arrêt sécurité obligatoire. Trois Anglais harnachent fermement chaque aventurier, répètent les consignes et s'assurent qu'il n'y a pas de danger.
Assis sur un siège, casque sur la tête, il est possible de descendre au plus près du conflit. Un treuil a été installé pour faciliter l'accès et le travail des archéologues. La descente dure trois minutes environ, juste le temps de s'imprégner de l'odeur de la craie.
À 30mètres sous terre, l'air est frais mais tout à fait respirable. «À ce niveau, la craie est très dure, assure Simon Jones, membre britannique du Study group. C'est en très bon état, il y a encore des traces des rails en bois.»
Au pied du puits, une bougie brûle devant ce qui fait office d'autel. Les photos de deux soldats britanniques, John Lane et Ezeriel Parkes, tués lors de la bataille du 22 novembre 1915, sont posées à proximité. Hommage et émotion.
Les historiens estiment que le site renferme les corps de 38 soldats, 10 Français, 28 Britanniques.
source le courrier picard.fr